Les deux équipes, masculine et féminine, de la GBA (Grande Banlieue Athlétic) accèdent à la National 1 la saison prochaine, une réalisation significative pour un club situé au cœur de la banlieue dakaroise. Mamadou Keïta, surnommé « Pathé » et président de la GBA, partage des détails sur le modèle économique du club, son engagement dans la promotion du basket, ainsi que ses réflexions sur les élections de la FSBB en mai dernier. (La première partie de cet entretien est à découvrir dans le quotidien RECORD de ce vendredi 15 décembre 2023.)
PPouvez-vous nous parler du modèle économique de GBA ?
En tant que professionnel de la finance, je suis particulièrement rigoureux sur ces aspects. Nous établissons un budget et planifions nos actions. Lors de notre préparation pour la montée, nous avons acquis des équipements tels que des panneaux, des chronomètres, et un tapis pour le stade Amadou Barry, en anticipant nos futurs matches à domicile. Le projet a été béni, et nous continuons de planifier soigneusement. Chaque budget est élaboré et adopté par le Comité directeur, avec un vice-président dédié à la gestion financière. Des gestionnaires s’occupent des aspects opérationnels au quotidien. Nous tiendrons une Assemblée Générale pour rendre compte de la gestion de cette année et approuver un nouveau budget pour l’année prochaine, estimé à 60 millions de FCFA. Nous disposons déjà de sources de revenus et prévoyons d’en obtenir davantage grâce à des partenariats avec des sponsors, le mécénat, et des subventions. Pour les questions budgétaires, c’est le président Bassirou Ndiaye qui s’en charge périodiquement, avec le trésorier, et ils me font régulièrement rapport. L’organisation à la GBA est méthodique. Chaque personne sait quelles sont ses responsabilités. Je tiens à maintenir une rigueur stricte dans notre modèle organisationnel, car lorsque les tâches sont clairement définies et que chacun s’acquitte de ses responsabilités, les résultats sont souvent au rendez-vous. Cependant, si quelqu’un empiète sur les prérogatives des autres ou tente de tout gérer, cela n’est pas viable.
La GBA joue-t-elle le rôle de locomotive pour le basket dans la banlieue ?
Certes, cela a été un défi. Je ne vais pas tourner autour du pot. Le projet n’était pas largement accepté en banlieue, principalement pour des raisons politiques. Nous avons fait face à plusieurs obstacles, mais je ne laisse jamais cela me décourager. Lorsque je mets en place un projet avec des idées claires, je vais de l’avant. Chaque année, nous avons connu des déceptions, mais chaque année, l’équipe gagne en envergure. Avec mes partenaires, nous avions une vision claire de là où nous voulions aller. Nous savons ce que nous voulons pour la ville de Guédiawaye et pour la banlieue en général, étant donné le nombre important de basketteurs à Guédiawaye. Notre objectif n’est pas de tout fédérer dans une seule équipe. À Dakar, chaque commune a une équipe de première division. À Guédiawaye, avec cinq communes, nous devrions être en mesure d’avoir deux à trois équipes de première division, dès lors que nous disposons d’une salle. Actuellement, seulement quatre départements en possèdent une : Dakar avec Marius Ndiaye, Rufisque avec le Dakar Arena, qui est pratiquement inaccessible, Thiès avec Lat-Dior, et Guédiawaye avec Amadou Barry. Il y a donc de la place pour deux à trois équipes de première division, ce qui serait bénéfique pour la Fédération, notamment dans l’organisation des matchs, d’autant plus que Marius Ndiaye est parfois indisponible. Nous aspirons à être le moteur du basket dans la banlieue, et en particulier à Guédiawaye.
La satisfaction de la montée de vos équipes compense-t-elle votre défaite lors de l’Assemblée générale de la FSBB ?
Absolument. Aux élections de la présidence de la Fédération, ma candidature était motivée par une conviction profonde. Il est clair que je n’étais pas en accord, et je ne le suis toujours pas, avec la gestion de la Fédération. Il était donc impératif que je me présente. Tout le monde a pu constater les conditions dans lesquelles j’ai participé, avec un accès au fichier électoral. Mon adversaire bénéficiait du soutien de l’État, du ministre et du milieu du basket. Malgré cela, j’ai mené une bataille et obtenu 30% des voix. Nous ne sommes pas partis dans les mêmes conditions, et il ne me prédisait même pas 10 voix. Finalement, j’en ai eu 42. Je sais quelle est ma valeur dans le basket sénégalais. Toutefois, cette histoire est désormais derrière moi. Je ne suis pas assoiffé de pouvoir, comme le savent bien ceux qui me connaissent. Je ne pense même pas me représenter, car je constate souvent que les instances dirigeantes ne me conviennent pas. Je ne vais pas me battre pour des raisons autres que celles du bien commun. Mon unique préoccupation est de faire du bon travail. Je ne suis pas impliqué dans des compromis ou des marchandages. Lorsque je vois que le cadre est propice, comme c’est le cas à Guédiawaye, je m’engage pour le bien général. Je n’ai pas besoin de distinctions, d’argent ou de voyages. Mon objectif est le développement du basket, et c’est ce que j’inculque aux dirigeants de la GBA. Il est essentiel de servir la communauté de manière désintéressée. Cependant, je ne prévois pas de me représenter.
Sourcce : record.sn