La Fédération Sénégalaise de Football (FSF) s’engage à résoudre les problèmes juridiques du football au Sénégal et à professionnaliser davantage ce secteur. Pour ce faire, elle a annoncé la création d’un nouvel outil destiné à surveiller et à corriger les anomalies qui causent des conflits entre les acteurs du football. La Direction Fédérale de Contrôle des Clubs (DFCC) aura pour mission de veiller au respect des engagements pris par les clubs.
Seydou Sané, porte-parole de la FSF, a dévoilé cette initiative à la suite de la dernière réunion du comité exécutif, expliquant que la création de cette structure découle d’un constat. « Certains acteurs du football saisissent souvent nos juridictions pour des litiges liés aux retards de paiement ou à l’absence de dialogue avec les clubs », a-t-il précisé. « Un cahier des charges existe pour les clubs professionnels, et la commission de contrôle s’assurera que ces clubs respectent les engagements, notamment concernant le paiement des salaires des joueurs, l’organisation, et la prise en charge des divers éléments nécessaires à la professionnalisation du football. »
Qu’est-ce que la Direction Fédérale de Contrôle des Clubs ?
Comparable à la DNCG en France, mais avec un champ d’action plus restreint et sans intervention directe de l’État, la DFCC est une initiative de la FSF. Sa mission est de veiller au respect des obligations des clubs affiliés à la fédération. Elle surveillera non seulement le paiement des salaires, mais aussi les assemblées générales, les cotisations, les transferts, et l’état financier global des clubs. Tout manquement entraînera des sanctions pouvant aller de l’interdiction de transferts à la disqualification des compétitions, en passant par des amendes ou même la suspension des activités du club.
La DFCC sera structurée en trois chambres : une pour les clubs professionnels, une pour les amateurs, et une chambre supérieure d’appel. Ces instances seront composées de représentants des divers acteurs du football (présidents de clubs, joueurs, entraîneurs) ainsi que de spécialistes financiers, comptables et juridiques.
Vers une normalisation du football local
Avec la mise en place de cette « autorité financière », la FSF lance un processus de normalisation du football local, un chantier qui aurait dû être entrepris depuis des années. L’objectif est d’inciter les clubs à respecter leurs engagements, sous peine de sanctions, car, en théorie, un club qui ne respecte pas ses obligations ne devrait pas exister. Cependant, le cahier des charges envoyé aux clubs inclut des critères d’adhésion, mais reste flou sur la gestion quotidienne des clubs.
Les finances demeurent un défi majeur pour les clubs. En dehors des subventions allouées par la FSF (6 millions FCFA pour les clubs de Ligue 1, 4,5 millions pour ceux de Ligue 2, 3,5 millions pour la Nationale 1, et 2,5 millions pour la Nationale 2), les clubs manquent de soutien, notamment de la part de l’État. L’ancien président Macky Sall avait promis un programme de soutien au football local, qui tarde toujours à se concrétiser. En l’absence d’un tel soutien, les présidents de clubs restent les principaux bailleurs de fonds.
De plus, les clubs peinent à obtenir des subventions des mairies locales, et bien que la FSF injecte des fonds, ces montants sont insuffisants pour couvrir les dépenses mensuelles. Pour certains clubs, la subvention couvre à peine les frais de déplacement d’une seule journée de championnat.