Victime d’une rupture totale du tendon rotulien du genou droit en décembre 2020 lors d’un derby entre l’Aris et le PAOK, Moussa Wagué a traversé des saisons de véritable calvaire. Dans un poignant entretien avec la chaîne 7TV, le latéral droit de l’Anórthosis Famagouste se remémore la période douloureuse de sa blessure.
Comme un vaillant combattant tombé en plein champ de bataille, armes à la main. Ce 13 décembre 2020, lors du derby de Salonique, Moussa Wagué a dû quitter le terrain après plus d’une heure de jeu à cause d’une blessure grave. Il s’agissait d’une rupture totale du tendon rotulien du genou droit, survenue alors qu’il tentait de sauver son équipe d’un but encaissé. Ce moment a marqué le début d’une période sombre de 19 mois loin des terrains.
Dans l’émission « SportElles » de 7TV, l’international sénégalais (25 ans, 21 sélections, 1 but), rare dans les médias, s’est ouvert sur ce jour qui, malgré tout, semblait « normal » pour lui. « Je voulais sauver un but, il y avait de petites averses, j’ai glissé et heurté le poteau […], et ce qui est arrivé est arrivé. Au début, je pensais que ce n’était pas trop grave, même lors de l’évacuation. J’ai pu marcher avec des béquilles », relate-t-il avec émotion.
« On me disait que je ne pourrais plus jamais rejouer au football »
Après cet incident, beaucoup, y compris le médecin de l’équipe du PAOK, craignaient le pire en voyant les images effrayantes. « Le lendemain, j’ai passé une IRM et le médecin m’a dit que c’était très grave. Ensuite, j’ai parlé avec mon agent et je suis retourné à Barcelone. Ce fut une période très difficile. J’ai reçu des messages de partout, même de ma famille, me disant que c’était fini, que je ne pourrais plus jamais rejouer au foot. Beaucoup de personnes s’inquiétaient », ajoute-t-il, ancien d’ASPIRE.
Une telle blessure aurait pu signifier la fin de la carrière sportive pour la plupart des athlètes. Mais Moussa Wagué, lui, gardait espoir. « Même si je savais que c’était grave et que cela aurait pu mettre fin à ma carrière, j’avais espoir au fond de moi de revenir et de rejouer. C’était vraiment difficile, mais les médecins du Barça m’ont beaucoup aidé, que ce soit mentalement ou physiquement. Le médecin du PAOK m’avait dit que c’était fini, mais à Barcelone, Ramon Cugat m’a dit que j’allais être écarté des terrains pendant au moins 10 mois. J’ai subi trois opérations sur le même pied. Il y a eu quelques petites complications, mais elles ont été gérées. Ce furent des moments très difficiles, mais avec le soutien de ma famille et de mes amis, la charge s’est allégée », confie-t-il.
« Je suis redevenu moi-même »
Le plus jeune buteur africain de l’histoire de la Coupe du Monde, pour son but face au Japon lors de la Coupe du Monde 2018, évoque également l’impact sur son état mental durant sa rééducation. « Est-ce que j’ai craqué par moments ? Bien sûr, je suis humain. J’ai aussi pensé que cela pourrait s’arrêter, mais ma famille m’a aidé à retrouver confiance. J’ai vraiment combattu pour revenir et jouer au football. Cela m’a demandé beaucoup de courage et de travail pour retrouver les terrains. C’est cela, le football. Après un an et six mois, j’ai commencé à espérer pouvoir revenir sur le terrain. Parfois, en Croatie, j’ai ressenti des douleurs pendant les matchs. Mais cette saison, je suis redevenu moi-même. Tout va bien, j’ai beaucoup joué », conclut-il, ayant disputé 29 matchs toutes compétitions confondues avec l’Anórthosis Famagouste (Chypre) cette saison.